Les crises, ne pas en faire ou les contrôler
Voici un article que Sierra m'a gentiment permis de citer sur mon site.
N'hésitez pas à aller lui rendre visite =)
Merci Sierra !
" LA CRISE RETARDÉE
Il s'agit de reconquérir une ébauche de contrôle sur la crise, en tentant de ne pas la faire aussitôt que l'impulsion apparaît. Vous pourriez craindre que cet exercice n'augmente l'intensité de la prise alimentaire; il n'en est rien, au contraire. Plus votre patience aura duré, plus elle sera récompensée. En effet, l'impulsion ne grandit guère au delà d'un certain temps et son intensité finit par s'inverser. Chaque fois que vous ferez cet essai, vous renforcerez votre sentiment d'être capable de vous contenir. Si vous parvenez à gagner un peu de temps et à faire diversion, vous aurez gagner un peu de terrain sur la maladie. Lorsque la crise survient, fixez vous un délai réaliste pour tenter de résister. N'hésitez pas au début à vous donner des temps très courts. Prenez votre montre et donnez vous 3mn de délai par exemple. C'est tout à fait suffisant pour tester votre aptitude. En cas d'échec, réduisez encore un peu la durée de l'exercice la fois suivante. Même une minute serait déjà intéressante à regagner! Après la crise, notez la durée de votre résistance. Vous partirez de cette valeur la prochaine fois et vous tenterez de l'augmenter un peu. Si vous avez pu tenir 5mn, tentez de tenir 8mn la fois suivante. De proche en proche, vous pourrez allonger votre temps de latence entre l'impulsion et la crise. Vous serez plus à même d'essayer les autres méthodes.
LA CRISE PROGRAMMÉE
Dans ce cas, il s'agit de programmer une crise imminente, au lieu
de vous contenter de la subir. Dans votre carnet alimentaire, vous
aurez certainement remarqué dans quelles circonstances se déroulent les
crises: à quel endroit, quel rythme, dans quelle posture… Ces
informations vous serviront ici à en modifier progressivement les
modalités. Il ne s'agit pas d'un simple exercice de style, mais d'un
véritable changement dans le cours habituel de la crise, dont vous
parviendrez à combattre le déterminisme apparent en changeant les
rituels. C'est aussi, bien entendu, un important moyen de réaffirmer
votre aptitude à reprendre le contrôle de vous même. Il en découlera, de
plus, une diminution sensible de votre mal être consécutif, en
réduisant votre sentiment de honte habituel. Choisissez le lieu. Tentez
de changer de ceux où se déroulent habituellement ces crises. Si elles
se déclarent à la cuisine, devant le frigo, allez vous installer à la
table. Si elles se font dans la rue, au sortir de la boulangerie, allez
vous asseoir sur le banc du parc. Donnez vous un cadre différent. Le but
est de renverser les habitudes.Prenez le temps de préparer les
aliments. L'idéal serait, dans ce cas, de réussir à retarder la prise
alimentaire en ayant un temps de préparation plus important. Vous aurez
aussi moins de dégoût à manger des mets mieux cuisinés.Tentez de manger
plus lentement. Vous pourrez y parvenir en prenant soin d'avoir un
couvert complet: assiette, couteau, fourchette… Ce faisant, vous vous
rapprocherez d'une prise alimentaire normale et vous limiterez la
quantité de nourriture ingérée pendant la crise.Bien que difficile, cet
exercice est possible avec un peu d'entraînement. Il procure un
sentiment de maîtrise très rassurant. La perte de contrôle est partielle
et les sentiments négatifs qui suivent la crise sont très atténués.
Vous pourrez même en tirer une certaine fierté.
LA CRISE DÉTOURNÉE
Cette fois, il s'agit de reprendre le pouvoir sur le contenu des
crises. C'est un pas de plus vers leur disparition, et une source
d'apaisement du malaise qu'elles occasionnent. Votre auto-observation
quotidienne fait probablement apparaître des aliments particuliers aux
crises. Ce sont presque toujours des aliments riches. Ils sont très
attirants, mais ce sont aussi ceux que vous avez de la peine à manger
avec sérénité ou plaisir dans les repas normaux. Il existe au contraire,
des aliments que vous appréciez pour leur parfum ou leur goût, mais qui
ne présentent à vos yeux les mêmes "dangers". Ceux là ne vous attirent
pas dans les phases de perte de contrôle. Vous allez tenter de remplacer
les uns par les autres. Repérez les aliments propices; ceux qui, sur
votre carnet alimentaire, vous donnent du plaisir sans vous inquiéter
trop. Les pommes, par exemple, sont à la fois peu caloriques et
agréables au goût (…) N'hésitez pas à chercher toutes les alternatives
possibles. Les céréales, les oranges, les yaourts natures, la compote de
fruits sans sucre… tout est possible.Faites en provision. Il est
important que vous en ayez suffisamment en réserve, afin de les avoir à
disposition le moment venu. Gérez votre stock, en tenant compte des
quantités utiles en cas de crise, et placez les en vue ou à portée de
main.En cas d'alerte sérieuse, dirigez cotre choix vers cet aliment. Il
sera plus facile ensuite de réduire les autres apports, car vous aurez
un peu rempli votre estomac et obtenu un début de satiété à moindre
frais. Si possible restez en là. Si vous avez réussi à manger deux
pommes au lieu de faire une crise"complète", vous aurez fait un pas
majeur en direction de la solution. Mangez normalement au repas suivant.
Les crises, même partielles ou détournées, ne doivent pas désorganiser
votre schéma régulier d'alimentation!
LA CRISE ESQUIVEE
La stratégie consiste à mettre en place, dès que la crise
s'annonce, une activité agréable ou prenante, et facilement réalisable.
Cette activité aura comme principe d'être incompatible avec le fait de
manger. Vous pouvez ainsi être amené à faire un effort de concentration
ou d'attention propice à vous distraire de votre envie de manger. Pour
vous constituer une liste d'activités possibles, vous devez prendre soin
de noter, à chaque occasion, celles qui vous sembleront répondre aux
critères cités plus haut. Observez pendant plusieurs jours ce qui vous
occupe le mieux au point de vous accaparer. Lorsqu'une situation devient
critique, il est quasiment impossible de garder une lucidité telle que
vous parveniez à trouver une activité alternative, c'est pourquoi il est
utile de garder cette liste à portée de main. "